18 octobre 2014
Après un été bien perturbé, avec beaucoup de pluie et de neige en montagne, les conditions de l’arrière saison pour le mixte en haute montagne sont exceptionnelles !! Les Grandes Jorasses ont été pris d’assaut par des hordes de grimpeurs en septembre. Puis le foehn est venu sécher cette face et les condis surdémoniaques sont restées tout à fait correctes, mais quelques passages mixtes pas « si facile » compliquent un peu la tâche.
C’est donc avec Seb, mon brillant compagnon de cordée et « fin connaisseur des lieux », que nous nous lançons dans cette voie mythique qui parcourt cette face mystique. C’est pour moi une première dans les jojos… ça fait depuis tout petit que je rêve de gravir cette belle montagne. Je suis super content de pouvoir faire cette belle voie dans ces conditions et avec quasi personne dans la face nord (2 gars dans la Colton).
Après une montée au refuge de Leschaux la veille et une courte nuit, on se lève a 1h, départ 1h30. Il fait chaud (!) ça n’a pas regelé et on va bien brasser pour arriver au pied de la voie. On démarre à 5h par des pentes de neige faciles. Puis ça se raidit sous le 1er névé. Les condis des derniers passages sont moins bonnes, les placages ont fondus et certains passages nous réservent quelques pas de blocs mixtes et de la glace bien mince par endroit. Nous allons donc grimpouiller un peu par endroit et on tire au final pas mal de longueurs. Nous arrivons à 15h à « l’Araignée » à 300 m du sommet.
Normalement, on attaque le crux. C’est au tour de Seb d’y aller. Il négocie relativement bien une longueur de 60m assez raide avec du rocher bien pourri au début. C’est difficile, mais pas extrême non plus…c’est surtout pas facile à protéger et il y a des passages un peu expos. Je continue par du mixte plus facile, mais pas acclimaté, ni ayant grimpé depuis longtemps, je commence à chopper les bouteilles dès que c’est un peu raide. Je commence à être bien fatigué. Seb continue dans un passage en rocher pas évident pour rejoindre la goulotte suspendue. La nuit tombe, mais c’est maintenant plus facile: une goulotte peu raide, puis du mixte facile et une courte cascade de glace verticale font terminer en beauté cet itinéraire. Sommet à 21h…après 16 heures dans cette face, on est enfin sur du plat, trop bon…On se refait une petite soupe et c’est parti pour une longue descente.
Ce fut effectivement très long (7h) pour rejoindre le refuge Boccalatte. Bien fatigués, on y va tranquille, on se fait de nombreuses pauses. J’oublie sur le Reposoir, un piolet (quark) et un téléphone…(si jamais quelqu’un les retrouve…). A 5h on arrive enfin à Boccalatte pour quelques heures de sommeil réparateur.
Merci à Seb pour ce beau et long voyage.
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